La crise fait que les épargnants cherchent beaucoup plus loin pour trouver des bons plans rémunérateurs. Investir dans une forêt par exemple est un placement écologique qui permet de diversifier son patrimoine. Sans compter les processus de défiscalisation qui y sont associés pour qui est assujettie à l’ISF. Les meilleurs placements anti-crise ne sont donc pas toujours ceux auxquels on pense. Pour tout savoir sur l’investissement forestier, suivez le guide !

Acheter un bois ou une forêt


L’achat d’un terrain boisé n’est plus réservé qu’à quelques grandes fortunes bien avisées. Tout le monde peut maintenant profiter de son bon rendement, si les choses se passent bien.

La rentabilité d’une forêt augmente d’année en année, même si toutes les forêts à vendre ne sont pas toujours de bonnes affaires, loin de là, l’exploitation forestière restant soumise à quelques aléas.


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Mais avant de vendre du bois et de profiter des avantages fiscaux, il s’agit de savoir comment acheter au mieux. Si on possède un certain capital, on peut le faire directement (par le biais d’une SAFER) ou bien passer par une société d’épargne forestière, sorte de SCPI écologique qui permettra de n’acheter que quelques parts (ou beaucoup) en fonction de ses moyens financiers.

Pourquoi investir dans une forêt peut être une bonne affaire ?

D’abord le rendement, estimé entre 2 et 4 %, bien plus qu’un compte épargne classique. Ensuite la Chine, qui va avoir besoin de plus en plus de bois pour soutenir sa croissance, cela ne peut que faire monter les coûts.

Mais ce sont surtout les réductions d’impôts qui font fléchir les plus indécis : 18 % du prix d’achat, et 5700 euros par an. C’est mieux que la loi Duflot, et sans les soucis d’avoir un locataire. A cela s’ajoute une forte réduction sur son impôt sur la fortune et des droits de successions largement minorés.

Ce qui peut freiner

Important : pour tout achat, il y aura des frais de notaire (ces derniers peuvent également connaître les forêts qui sont à vendre dans sa région) ainsi que des frais pour l’expert forestier qui pourra évoluer le rendement à attendre. 

Ensuite, la durée : acheter une parcelle forestière, c’est signer pour 30 ans. C’est pas tout à fait de la perpétuité, mais ça y ressemble fortement. Et on ne peut pas faire n’importe quoi avec sa forêt.

En effet, un contrat est signé à l’achat reprenant toutes les obligations qui incombent au propriétaire, et le moins que l’on puisse dire, c’est quelles sont nombreuses ! Et les obligations se poursuivent pour les héritiers. Un cadeau empoisonné ?

Pour finir, le prix. On achète pas une forêt en direct comme une nouvelle paire de chaussures. Mais nous avons pu voir un peu plus haut que cette contrainte financière peut être contournée en investissant dans un groupement foncier forestier, dénommé GFF. L’avantage sera de pouvoir mettre en commun son épargne à plusieurs pour réaliser son rêve de verdure.

Est-ce vraiment rentable d’acheter une forêt ?


La question se pose, et comme dans tout investissement, il faut écouter les différents sons de cloche avant de placer son argent. Certains disent même que les forêts ne valent que pour ceux qui paient l’ISF, et encore, un tout petit peu d’ISF. En effet, la réduction ne dépassera pas 50 000 euros.

Les investisseurs y réfléchiront donc à deux fois, d’autant plus que les prix d’achats de nos forêts grimpent, parfois d’une façon déconnectée de la réalité.

Si malgré tout vous voulez investir dans quelque chose d’écologique, il semble que le rendement des panneaux photovoltaïque soit plus intéressant.

Et puis, les contraintes sont moins nombreuses (voir la liste énoncée un peu plus haut dans cet article, sans parler du reboisement obligatoire et de la protection contre les intrusions de gibier).

Les investissements exotiques


Certains français, par l’odeur alléchés, se dirigent vers d’autres continents ou les promesses sont plus belles. Investir dans le teck ou dans une forêt brésilienne, est-ce vraiment rentable ?

Les forêts brésiliennes

Certaines compagnies ( Brazil Forest Développement Durable par exemple) proposent des produits de placement différents, avec des rendements annoncés qui peuvent laisser rêveur. On peut ainsi participer financièrement à la plantation de forêt au Brésil (car il n’y a pas que le football dans la vie). 

On se retrouve donc à la tête de plants d’eucalyptus pour quelques années, le temps qu’ils poussent et qu’il deviennent monnayable, le tout mixé avec une conservation de la forêt primaire. 

Teck is money

Le teck, comme l’ébène ou l’acajou fait partie des bois rares, recherché par beaucoup d’industriels pour ses qualités intrinsèques, notamment pour sa solidité et la façon dont il réagit à l’humidité. La demande est importante, et en plus c’est un bois qui pousse vite. Malgré cela, toute la demande n’est pas satisfaite, il y a donc un marché à prendre.

Côté investissement, il faudra avoir plusieurs milliers d’euros à placer afin de pouvoir s’attendre à un bon retour sur investissement.

Le mieux est d’envisager le teck comme un placement à long terme, le rendement pouvant tourner autour des 10% dans les meilleurs cas, même si le teck est loin d’être un placement garanti (difficile de s’assurer de la qualité d’une gestion de forêt quand le gestionnaire est une société établie au Panama).

On peut en effet y laisser son capital, donc méfiance, même si les européens peuvent profiter actuellement d’un très bon taux de change de l’euro par rapport au dollar.

Côte impôt, c’est la bonne nouvelle. Pas d’imposition au Costa Rica pour ce type d’investissement durable (mais imposition sur les revenus en France).

Si acheter une forêt est un bon placement, dire de lui que c’est un placement star est un peu exagéré. Pour les aventuriers au long court, c’est une façon d’investir autrement, et de diversifier ses placements. L’occasion de prendre un grand bol d’oxygène lors des visites de sa propriété.

Acheter une forêt ou un bois: l’investissement forestier, star des placements anti-crise?