Qui l’eut cru ? Acheter une ferme peut se révéler rentable. On connaissait déjà l’achat d’une vache laitière et ce que cela pouvait rapporter, mais qui savait que louer des terres cultivables pouvait générer de bons rendements ? En effet, en matière d’agriculture, les aides financières européennes sont importantes, raison pour laquelle l’investissement agricole peut se révéler être une bonne surprise pour 2017, en France mais surtout dans une optique d’achat de terres agricoles en Europe de l’Est.
Investir dans une exploitation agricole en France
L’investissement foncier a plusieurs visages. Les terres agricoles à vendre en France sont nombreuses, et les prix sont bas. Ceux qui aiment les jeux de mots parlent même d’or vert quand ils évoquent le prix de la terre en métropole, comparé à ce que celle-ci peut rapporter.
Attention toutefois aux risques, ce n’est pas du tout un placement qui garanti la pérennité de son capital. De plus, certains obstacles peuvent rendre l’achat contraignant.
L’achat de terres agricoles françaises
Je passe ici sur celui qui voudrait devenir agriculteur, pour n’envisager la terre que comme un investissement à long terme. Le plus dure ne va pas être de trouver le terrain à vendre, il y en a beaucoup, mais de réussir à l’acheter.
Il va d’abord falloir composer avec la SAFER, qui a un droit de préemption sur toutes les terres agricoles qui sont à vendre en France. L’organisme peut ainsi privilégier l’agriculteur au dépend de l’investisseur.
Il faut penser investissement sur le très long terme
La terre agricole n’est pas un investissement comme les autres. S’il est difficile d’en acheter, il est aussi compliqué d’en vendre, à cause de la législation. Y placer son argent signifie donc en attendre un rendement continu, sur plusieurs dizaines d’années. Il ne faut pas compter revendre les terres agricoles dans l’urgence si on a besoin de liquidités.
De plus, le prix d’achat est important, et il est d’ailleurs conseillé de n’acheter que des grandes exploitations, beaucoup plus rentables.
Louer une terre agricole rapporte environ 5% par an, ce qui place cet investissement dans le haut du panier des rendements immobiliers. Le gros avantage, c’est que l’agriculteur locataire ne va pas changer tous les ans. Généralement, un fermier passe plusieurs dizaines d’années au même endroit. Un achat pour sa retraite ?
Une alternative à l’achat en direct : posséder des parts dans un groupement foncier agricole
Il s’agit ici d’un investissement dans une société, avec l’achat de parts à hauteur de son apport par rapport au capital global. Niveau revenu, même chose, c’est au pourcentage par rapport à ce que l’on possède dans la société.
Rappelons que le GFA fait bénéficier d’une défiscalisation à ceux qui en possèdent des parts. L’abattement est de 75%, et la transmission est gratuite. Dans la même veine, et plus facilement accessibles, on peut aussi acheter des parts dans un groupement foncier forestier ou dans un groupement viticole.
Acheter des terres agricoles en Roumanie
Investir dans les terres agricoles en Roumanie est la nouvelle folie des investisseurs qui cherchent à placer leur argent autrement que dans les circuits classiques. Cette ruée vers l’or vert s’explique par le nombre de terre à vendre, les prix bas et le rendement escompté.
Même les fermiers français commencent à aller voir du côté de la Roumanie ce qu’il s’y passe et peuvent ainsi profiter d’une main d’œuvre bien meilleur marché qu’en France (le salaire minimum en Roumanie est de 160 euros par mois). L’accès au foncier y est beaucoup plus facile, pas de droit de préemption qui vienne anhéler les investissements. E
t niveau pouvoir d’achat, on ne joue pas dans la même cour, on peut y acheter 3 fois plus d’hectares avec la même somme disponible. Le prix de l’hectare pour des terres agricoles en Roumanie : 2000 euros en moyenne.
Enfin, et avantage conséquent, l’aide européenne pour l’agriculture en Roumanie est importante, 130 euros par hectare exploité. La PAC devient un bon filon pour les investisseurs, même si on parle de plus en plus d’un prochain plafonnement des aides.
Attention toutefois : un étranger, particulier ou société, ne peut pas acheter des terres agricoles en Roumanie. Il faut donc d’abord créer sa société dans le pays avant de pouvoir sortir le carnet de chèques.
S’installer en Ukraine quand on est agriculteur
Dans la série de la ruée vers l’Est, citons aussi l’Ukraine, malgré les turbulences politiques qui agitent régulièrement le pays. Beaucoup de français, de jeunes agriculteurs, s’y sont récemment installés. Mais ce sont des terres disponibles à la location, et non pas à l’achat.
Les terres sont bonnes, on peut y cultiver du blé d’été et d’hiver, des céréales comme l’orge, mais aussi du colza, du soja et des pommes de terre.
Financièrement, l’investissement est intéressant : beaucoup moins de taxes et d’impôts qu’en France. Quant au salaire moyen d’un ouvrier agricole ukrainien, il est de 300 euros par mois.
Investir en Afrique dans l’agriculture
Attention : placement réservé à des investisseurs avertis, qui connaissent les us et coutumes du pays où ils vont investir. Mais pour qui sait y faire, le rendement peut-être très important, sûrement l’un des meilleurs quand on veut placer son argent dans des terres agricoles.
On peut y acheter des terres immenses, même si éthiquement, cela va peser sur les plus pauvres, avec les problèmes écologiques que cela peut engendrer.
En définitive, on se rend compte que l’investissement agricole n’est pas mort, bien au contraire, et malgré certaines difficultés du secteur, on peut gagner de l’argent en investissant dans des terres agricoles.