Les placements préférés des français sont-ils les nôtres pour cette année ? Super livret, PEL, livret A, assurance-vie, bourse, or, comment s’y retrouver pour gagner de l’argent à court, moyen et long terme ? 2018 va sans doute encore être une année de transition, où il va falloir avancer à pas de loups pour ne pas voir son capital se faire « dévorer ». La prudence n’est-elle pas la mère de toutes les vertus ? Ne pas se précipiter et diversifier sera déjà un bon début. Reste à ne pas se tromper sur la direction à faire prendre pour son épargne.
Le super livret bancaire, la meilleure alternative au livret A
Le taux de rémunération du livret A laisse songeur, même les plus placides d’entre nous. A l’annonce des 0,75%, certains ont pensé que leur appareil auditif fonctionnait mal. Mais même en augmentant le volume, le constat reste le même : ce placement là ne rapporte plus rien, à part un sentiment de sécurité.
L’argent est à l’abri, c’est déjà pas si mal, mais il serait dommage de ne se contenter que de cela. Alors, dans quoi placer ses économies ?
Et les banques l’ont bien compris
Bien forcées de trouver des solutions pour proposer à leurs clients des alternatives acceptables, même si elles sont fiscalisées : les super livrets, qui viennent se placer comme de redoutables concurrents aux livrets d’états. Même chose pour les livrets jeunes.
Ce sont elles qui fixent le taux de ces placements bancaires, raison pour laquelle il est différent dans chaque établissement. De plus, régulièrement et pour le plus grand bonheur de tous, elles mettent en place des promotions d’ouverture permettant de bénéficier d’un taux boosté sur quelques mois ou d’une prime de souscription.
Le meilleur livret ?
Alors, quel sera le grand gagnant des super livrets cette année ? Les offres étant appelées à être limitées dans le temps, mieux vaut se rendre sur le site Internet de la banque de votre choix pour vérifier qu’elle est toujours en vigueur, ou si une nouvelle promotion est venue remplacée la précédente, parfois meilleure de plus. Les taux annoncés à suivre ne sont valables que pour quelques mois, selon les conditions spécifiées sur le site de chaque banque.
Quels sont-ils ? Le livret Bienvenue du Credit Mutuel, et son offre boostée, Zesto de la banque de Renault, la RCI. Les autres offres à étudier : BforBank, Cetelem, GE Money Bank, ING Direct, Axa Banque, la MAIF, la MATMUT, le livret Distingo de la PSA Banque, le livret initiative durable de la BPE, le livret agir du Crédit Coopératif, le livret solidarité de la CMP, Monabanq…
La concurrence des banques en ligne
Le fait de ne pas avoir d’agence offre un avantage important aux banques en ligne en terme de coût (moins au niveau de la visibilité), des économies qu’elles répercutent sur les produits financiers qu’elles proposent à leur client comme les super livrets d’épargne évoqués un peu plus haut.
Ces derniers, pour « détourner » le français moyen de son sacro saint livret A doivent avoir des taux d’intérêts au dessus des 0,75% (c’est un minimum) d’autant plus qu’il y aura pour le client la fiscalité à assumer derrière, tout en garantissant l’épargne. Ne pas prendre de risque aide à bien dormir, et cela, ça n’a pas de prix.
Les avantages à posséder un super livret
Nous ne reviendrons pas sur le taux, mais tout de même ! 3% pendant 4 mois, comme c’est le cas dans certaines banques laissent à réfléchir, surtout si on a une grosse somme à placer. A cela s’ajoutent des frais inexistants, tout comme pour les livrets d’états réglementés. Autre point commun : l’épargnant peut retirer ses économies, ou seulement une partie quand il le souhaite, sans que cela n’influe sur le taux de sa rémunération.
Il peut retirer autant qu’il le souhaite, mais aussi déposer (presque) autant que possible. Rares sont les super livrets limités à moins de 1 million d’euros. Seule la promo est limitée à une certaine somme. Pour les sourds d’oreilles, rappelons que le plafond du LDD est fixé à 12000 euros et que celui de son grand frère est de 22950 euros.
Très simple d’utilisation, le client peut ainsi passer de son compte de dépôt à son livret directement sur son interface Internet, en réalisant des virements d’un compte à l’autre s’il le souhaite.
Quelques inconvénients quand même
Notre recommandation : attention toutefois à ne pas vous laisser berner par les promotions bien alléchantes. Rappelons qu’elles ne courent que sur un temps réduit, et qu’au delà de l’offre boostée le taux se réduit comme peau de chagrin, même s’il peut toujours rester intéressant. L’idéal serait de passer d’une banque à une autre, en faisant travailler son argent via la série de promotions et de taux plus importants en cours.
Mais cela suppose d’avoir du temps et presque d’en faire son métier, sans parler des complications administratives. Bien lire entre les lignes pour comprendre le rendement définitif de son épargne avant de vous engager, et peut-être de transférer des fonds de votre livret A vers ce genre de placement.
La fiscalité aussi peut freiner les aventuriers. Les intérêts sont imposés, il y a donc une différence à comprendre entre le taux brut généralement indiqué en gros sur les plaquettes publicitaires et le taux net, souvent écrit en beaucoup plus petit.
C’est à l’épargnant de se décider pour le prélèvement libératoire directement à la source (beaucoup plus pratique mais qui se paye de suite) ou l’impôt sur le revenu (pour celui qui paie des impôts). Au passage, n’oubliez pas les prélèvements sociaux, à ajouter à la note pour un peu plus de 15%.
Le taux du PEL
C’est un placement à conseiller aux jeunes couples qui prévoient d’acheter leur logement dans quelques années, mais pas seulement. Le plan d’épargne logement est celui parmi les livrets d’épargne réglementés qui propose encore le meilleur taux d’intérêt, sans parler de la prime d’état le jour de votre acquisition qui vient faire grimper le taux de rendement général.
Pour faire simple, le rendement actuel du PEL c’est 1% brut pendant dix ans, taux net une fois retirés les fameux prélèvements sociaux qui commencent à nous irriter un peu (ils sont partout !). Qui dit mieux quand on parle de placement garanti ? D’autant plus qu’au niveau de la fiscalité, c’est terminé, rien d’autre à déclarer. Pour gagner plus avec une assurance vie par exemple, il faut vraiment un bon contrat, qui rapporte plus de 3% brut.
Tout savoir sur le plan d’épargne logement cette année
C’est un placement sur et garanti : dois-je en rajouter ? Aller, encore un petit mot sur son taux : il restera le même pendant 10 ans. Ce que vous signez aujourd’hui sera valable demain. Tous les placements peuvent-ils en dire autant ?
Seul bémol, là encore, c’est le plafond, qui peine à atteindre un seuil correct : 61000 euros. Notre conseil reste donc de le remplir, et de placer les excédents ailleurs. Il sera alors temps d’ouvrir un contrat d’assurance vie, même si rien ne dit que le taux de rendement sera celui des années suivantes.
La rémunération est plus aléatoire que celle d’un plan d’épargne logement. Le PEL a encore de beaux jours devant lui, même si son taux d’intérêt n’est plus aussi élevé qu’il y a 5 ans.
Faut-il encore ouvrir un contrat d’assurance vie ?
Jusqu’à présent, avoir un contrat avec un fonds en euros était un placement recommandé, tranquille, à ouvrir pour « un bon père de famille ». Mais les fonds en euros sont-ils, et seront-ils toujours aussi peu risqués, tout en maintenant ce niveau de performance ?
Depuis 1/4 de siècle, on ne jure que par eux : un bon rendement au dessus de l’inflation (pendant très longtemps il fût au dessus des 4%), une épargne disponible, le capital garanti, pas de mauvaises surprises… Mais comme toujours quand on parle d’économie, il faut comprendre que tout reste un jeu de vases communicants : grosso modo, tant que les taux d’intérêts baissent, mon contrat d’assurance vie fonds euros rapporte.
Rappelons qu’une grande partie de ces fonds sont constitués d’obligations. Mais ces emprunts ont des taux de plus en plus bas. Résultat : le rendement des fonds euros baissent chaque année. Mais quand est-il lorsqu’il s’agit de s’assurer sur la vie dans un autre pays européen ?
L’assurance-vie reste attrayante
Malgré les baisses, la collecte continue. Le gouvernement actuel n’y a pas encore touché, raison pour laquelle les contrats ont encore le vent en poupe. Il y a toujours plus de cotisations que de rachats, et quand la collecte est positive, c’est que tout va bien dans le meilleur des mondes d’après les compagnies d’assurance.
Sauf que faute de merles on mange des grives, et c’est sans doute parce que les autres placements star ont du plomb dans l’aile que faute de mieux, on conserve son bon vieux contrat d’assurance vie.
Et ce n’est pas la nouvelle baisse du livret A à 0,75% combinée à celle du LDD qui va changer les choses cette année, bien au contraire. Ceux qui ne sont pas pressés, qui mettent de côté pour la retraite par exemple vont transférer leurs économies de l’un à l’autre.
A noter : pour contrecarrer la baisse de rendement de l’assurance vie en fonds euros, les assureurs ont lancé de nouveaux contrats, légèrement plus risqués mais censés être plus rémunérateurs : le contrat vie génération et l’euro croissance.
Acheter des parts de SCPI : le meilleur rendement ?
Les sociétés civiles de placements immobiliers rapportent encore de l’argent, pour les mieux gérées d’entre elles. 5% de rendement brut en plaçant dans la pierre, c’est possible, et ça fait plaisir à entendre, à condition de miser sur les commerces et les bureaux, qui sont de loin les placements locatifs les plus rémunérateurs.
A lire aussi pour aller plus loin : la chute de l’immobilier ?
Si vous ne savez pas encore ce qu’est une SCPI, voici une piqure de rappel : on achète pas de la pierre, mais des parts de société. Ce sont elles qui vont investir et tenter de miser sur le bon cheval (façon de parler). Ensuite, elles vont se charger de la gestion locative et régler les tracas du quotidien.
Charges à elles de reverser à leurs actionnaires un pourcentage des loyers. Il s’agit donc d’un investissement simple et accessible. Gardez toutefois à l’esprit qu’en matière d’immobilier, rien n’est garanti et qu’il ne s’agit pas d’un placement sur.
Pourquoi investir dans une SCPI ?
L’intérêt, c’est qu’on achète que des parts : qu’elles valent 1000, 5000, 10000 euros, elles sont toujours moins chères qu’un appartement, qu’une maison ou que des murs de commerce. Ainsi, tout le monde peut investir, et en cas de défaut de paiement des locataires, les risques sont partagés entre tous les actionnaires.
Actuellement, on peut emprunter pour un achat immobilier à un taux très bas. Les SCPI entre aussi dans ces emprunts là. Faites le calcul : un crédit à 3% assurance comprise, c’est actuellement possible, et si le rendement atteint 5%, le calcul est vite fait.
Rappelons que vous pourrez déduire de vos revenus les intérêts de votre emprunt, raison pour laquelle il vaut mieux acheter à crédit. Plus vous êtes imposés et plus les économies seront importantes. Toutes les grandes banques peuvent proposer ce type de placement à leurs clients, renseignez vous auprès de votre conseiller.
Les précautions à prendre
Toutefois, mieux vaut bien choisir sa société avant d’investir ses économies dans l’immobilier. Il faut privilégier celles qui gèrent des biens dans les centre villes des grandes agglomérations avec un fort potentiel commercial. De plus, les grosses structures sont moins risquées que les petites, les risques étant dispatchés entre tous les actifs.
En cas de difficulté pour obtenir un crédit auprès de votre banque habituelle, il est envisageable de passer par un courtier qui fera le travail pour vous : il cherchera le meilleur taux.
C’est en principe la banque qui le rémunère. Nous déconseillons de prendre un crédit conso pour acheter des parts de SCPI, les taux étant trop dissuasifs. Seul bémol : être tomber sur la bonne affaire et ne pas pouvoir passer par un prêt immobilier classique.
En définitive, nos placements préférés n’ont rien de magique et rien de nouveaux. Ce sont des investissements qui ont déjà fait leurs preuves par le passé, et qui permettent de gagner peu mais de gagner longtemps, et surtout de ne pas perdre (dans la mesure du possible). Pensez à ne pas mettre toutes vos économies dans un seul produit financier, mais à les répartir. La gestion des risques fait aussi partie d’une épargne réussie.