Et si le cinéma pouvait réserver d’autres surprises que l’émotion suscitée par un bon film ? L’investissement SOFICA permet de défiscaliser une partie des sommes. Investir dans le cinéma français permet donc de soutenir la production nationale, mais aussi de réaliser un placement lucratif, même si injecter de l’argent dans ce secteur de l’économie reste risqué, au vu de certaines faillites possibles. Mais avec un succès comme celui des Ch’ti, c’est presque comme gagner au loto. Une affaire d’impression donc.

En savoir plus sur les SOFICA : comment faire un placement dans le cinéma ?

Elle concerne des productions françaises, oubliez donc vos vélites d’aider les blockbusters américains à cartonner sur notre sol. Et si les films sont nombreux à sortir chaque année, les SOFICA, elles, sont rares : seulement 12 cette année.

Mais qu’est-ce qui pousse donc les épargnants à se lancer là-dedans si le capital de départ n’est pas garanti à la fin ? Surtout qu’il n’est pas possible d’en sortir avant leur terme, à peu près équivalent à celui d’une assurance-vie (huit ans en moyenne), et que les parts ne se revendent pas. Et le pire dans tout cela, c’est que ça ne rapporte rien ou pas grand chose.

Quel est l’intérêt pour un investisseur ?

Fiscal ! Car on peut gagner de l’argent en France juste en économisant sur ses impôts. Je m’explique : chaque euro placé dans une SOFICA entraîne une réduction de 30%, avec une majoration possible à 36% pour les sociétés qui y place 10% ou plus de ses actifs.

Le plafond limite ce placement à 18 000 euros, mais c’est tout de même 5400 euros d’économies sur la note du contribuable. En définitive pour que cela devienne intéressant, il ne faut pas que la société sur laquelle on a investie perde plus de 30% au final.

Fiscalement parlant, si vous gagnez de l’argent avec, l’imposition est celui des plus-values boursières. Si vous en perdez, vous pourrez soustraire la douloureuse de vos autres gains éventuels en bourse.

Les SOFICA

Attention, vous n’avez que jusqu’à la fin de cette année fiscale pour en profiter, et l’enveloppe est limitée, pour atteindre au total 63 millions d’euros. Les douze sélectionnées ont une répartition différente, la plus importante allant à Cinémage avec presque 10 millions d’euros.

Sachez qu’elles doivent investir dans des films à moyen budget, ce qui limite, sauf exception, la possibilité d’un gros retour sur investissement. C’est donc ici la production indépendante qui est visée, pour lui permettre d’avoir les moyens de décoller.

Pourquoi peinent-elles à séduire ?

Pourtant très courues à leurs débuts, elles ne remplissent plus les caisses, où alors avec difficulté, et ce malgré les déductions fiscales parmi les plus avantageuses de notre beau et grand pays qui est habituellement assez réfractaire à ouvrir les vannes. Car l’addition, c’est au pays de la payer, et c’est autant d’argent qui ne rentre pas dans les caisses de l’état. Et dans une période où il demande à tout le monde de se serrer la ceinture, il ne peut pas trop s’en vanter.

placement production française

Pour se justifier, il durcit donc les conditions, et par de là même, les possibilités de plus-values, ce qui fait qu’on hésite. Les dividendes se réduisent comme peau de chagrin quand ils ont la chance d’exister, mais ils sont de plus en plus rares. Il faut dire que le cinéma français à du mal à remplir les salles, à part pour ses bonnes vieilles comédies populaires qui ne rentrent pas vraiment dans le champ d’application.

Les concurrents

Opter pour la PME audiovisuelle : c’est un investissement qui vient de sortir du chapeau mais qui fonctionne. La déduction est double : 18% sur l’impôt sur le revenu + 50% sur l’ISF (montants plafonnés).

Il y a beaucoup plus d’entreprises éligibles que pour les SOFICA, ce qui permet de faire son choix en toute sérénité dans un objectif de rendement. Reste à savoir jusqu’à quand perdurera l’avantage fiscal. A citer également : le fonds d’investissement de proximité.

Le Tax Shelter en Belgique

Le cinéma belge a lui aussi son incitation fiscale, encore plus intéressante que les mesures françaises. On parle ici de 150% de déduction, de quoi investir avec le sourire dans des tonnes de rouleaux de pellicules. On lui ajoute également un rendement pouvant aller jusqu’à 10%, avec une souscription simple et sans bavures.

Mais ce n’est pour le moment qu’un projet de loi, la réforme du tex Shelter n’ayant pas encore été adopté dans ce sens. Si elle l’était, la Belgique pourrait redevenir un grand pays du cinéma car nul doute qu’elle aurait les moyens financiers de le faire.

Le Septième art peut faire rêver ou rapporter, c’est au choix. A vous de choisir votre camp, tout en ayant à l’esprit les risques d’un tel investissement.

SOFICA et Tax Shelter: investir dans le cinéma français et belge