Chaque année, on prend les mêmes et on recommence : livrets bancaires, plans d’épargnes… Sauf que les taux et les plafonds changent, ce qui fait que d’un exercice sur l’autre, il peut être plus moins avisé d’y déposer vos économies. Même chose pour les niches fiscales, qui vont et viennent au gré des gouvernements qui se succèdent, chacun déconstruisant ce que l’autre avait mis un mandat à ériger. Pour s’y retrouver dans cette jungle, nous vous avons facilité la tache. A suivre donc, les dernières actualités sur ces sujets brûlants.

Livret A

Lui, on ne le présente plus, et s’il n’y avait qu’un seul placement que les français devraient connaître, ce serait celui-là. Ses forces ne changent pas avec le temps, contrairement à son taux d’intérêt et son plafond : une rémunération garantie et de l’argent que l’on peut retiré quand bon nous semble, pour se faire plaisir où régler ses dettes, voir pour finir le mois si nécessaire. Il est l’un des seuls où la fiscalité est avantageuse, puisque les intérêts sont exonérés d’impôts (ceux-ci tombent au 31 décembre de chaque année), de taxes et de prélèvement sociaux.

Pour en ouvrir un, il suffit d’aller voir sa banque. Celle-ci rédigera le contrat, et en deux temps trois mouvements, avec un tout petit dépôt, l’ouverture sera faite. Attention : un seul par personne (vérification préalable de votre banquier). Si vous n’en voulez plus, il suffit d’écrire à sa banque ou d’aller voir son conseiller.

Le livret A en 2016

  • Taux : 0,75%.
  • Plafond : 22950 € – 76500 € pour les associations.

Livret Bleu

C’est le petit cousin du A (même taux, même plafond, même fiscalité, même facilité de retrait, d’ouverture et de fermeture), et il est a ranger dans la même catégorie, celle de l’épargne réglementée qui rapporte peu. Il est distribué uniquement par le Crédit Mutuel, et tous les établissements ne peuvent pas le proposer. Mais vous ne pouvez pas cumuler les deux. Il faudra vous décider entre le A et le bleu, même si tout cela ne reste qu’une question d’appellation : ils sont identiques, ce sont des frères jumeaux.

Pour l’ouvrir, 15 euros suffisent, et il n’est pas obligatoire d’y faire des versements réguliers. Pièces demandées : justificatif de domicile et d’identité.

Livret Jeune

Les 12-25 ans ont de la chance : on leur propose un placement mieux rémunéré que celui de papa maman. En plus, il se cumule sans problèmes avec les autres livrets. C’est le compte idéal pour commencer à mettre de l’argent de côté quand on commence à gérer son propre budget. Les banques, qui ont compris que c’était un produit d’appel parfait le proposent généralement à tous leurs clients de cet âge. Il se clôture quand le client à atteint le 1/4 de siècle, sur sa demande, ou par la banque en cas d’oubli. Le capital + les intérêts sont alors transférés sur un autre compte.

Pour l’ouvrir, il faudra se faire accompagner de ses parents si vous êtes mineur (pensez à prendre votre pièce d’identité avec vous pour justifier de vos droits). Son fonctionnement est simple, pas de frais cachés, pas d’impôts ni de prélèvements sociaux, et avantage conséquent, on peut retirer de l’argent sur son compte aux distributeurs automatiques et au guichet (pour les + de 16 ans, sauf accord des parents). Pour cela, le jeune se verra remettre une carte de retrait, souvent limitée aux guichets du réseau.

Le livret jeune en 2016

  • Taux : il dépend des banques, mais ne peut être inférieur à 0,75%.
  • Plafond : 1600 €.

LEP

Le livret d’épargne populaire rapportent plus que ses proches cousins (A et Bleu), mais n’est pas accessible à tous. Il a été créé pour les français modestes, afin de soutenir leur pouvoir d’achat (même si c’est une goutte d’eau dans un océan, surtout par les temps qui courent, il n’y a pas d’impôts et de prélèvements sociaux sur les intérêts). Il faudra donc présenter à votre banquier votre dernier avis d’imposition (pas plus d’un LEP par personne). On peut l’ouvrir en y déposant trente euros, et on en restera le titulaire tant que ses revenus ne passeront pas la barre fatidique. Entre nous, je souhaite à tous de ne pas être éligible, ce qui serait bon signe pour vos finances.

livret jeune

Les conditions d’ouverture sont strictes. Il faut habiter en France et y déclarer ses revenus, qui ne doivent pas dépasser les limites fixées par la loi, qui dépendant de la situation familiale de chacun. Pour un célibataire, c’est 19140 €, et 29360 € pour un couple marié ou pacsé (2 parts). Chaque enfant va venir augmenter cette somme, rappelons qu’ils comptent tous pour 1/2 part supplémentaire. Dans sa grande mansuétude, l’état accorde le droit à un ancien bénéficiaire du LEP de le conserver encore un an même si ces revenus dépassent les seuils.

Le LEP 2016

  • Plafond : 7700 €.
  • Intérêts annuels : 1,25%.

LDD

Qui aurait cru que l’argent et le développement durable pouvait faire bon ménage ? Voici un livret pour les personnes majeures qui habitent en France dont la collecte sert à financer l’emprunt des entreprises, et pas spécialement celles qui sont écologiques comme pourrait le laisser à penser son nom.

Pour l’ouvrir rien de plus simple : se rendre à sa banque et signer une convention, à condition de ne pas déjà en avoir un autre ailleurs. Les fonds sont disponibles et on peut y déposer les sommes que l’on souhaite dans la limite de celles qui sont permises.

Le LDD cette année :

  • Rémunération : 0,75%.
  • Plafond : 12000 €.

PEL

Le plan d’épargne logement a-t-il encore sa raison d’être, quand on voit à combien se négocient les emprunts immobiliers ? Et bien oui, car parmi l’épargne réglementée, c’est encore celle qui rapporte le plus, n’en déplaise aux grincheux. Rappelons son principe : on bloque ses économies au moins pendant 4 ans (durée qu’il est possible de prolonger jusqu’à dix ans, puis jusqu’à 15 ans même s’il ne sera plus possible de l’alimenter les cinq dernières années), et on casse son PEL si on veut devenir propriétaire, ce qui permet de récupérer son capital, les intérêts, la prime d’état, et d’avoir accès à un prêt à taux préférentiel.

PEL

Pour l’ouvrir, il faut commencer par y déposer au moins 225 euros. Puis, il faudra l’alimenter, à hauteur de 45 € par mois minimum, ce qui fait 540 euros par an si l’on souhaite tout payer d’un coup. Ensuite, rien ne vous empêche de le porter rapidement au plafond autorisé. Sachez que tout retrait avant la fin des quatre premières années, même minime, entraînera automatiquement sa clôture. Pas d’impôt sur le revenu sur les intérêts, mais il faudra quand même s’acquitter des prélèvements sociaux.

Le PEL aujourd’hui

  • Montant maximal : 61200 €.
  • Rendement : 1,5%. Somme à laquelle il faut ajouter la prime d’état, versée si le détenteur fait un prêt immo d’au moins 5 milles euros.

CEL

C’est le bras droit du précédemment nommé, qui va permettre de compléter son épargne logement, mais également son emprunt à meilleur taux. En cas de souscription alors que l’on possède déjà un PEL (même fiscalité), il faudra que cela soit dans le même établissement bancaire.

On peut en souscrire un en versant d’abord 300 €. Il n’est pas obligatoire de l’alimenter chaque mois, mais en cas de versement, il faudra y déposer 75 € ou plus. Faire des retraits n’entraîne pas sa clôture, et on peut le garder ouvert autant de temps qu’on le souhaite, à condition de laisser au moins trois cents euros dessus.

  • Epargne possible : 15300 €.
  • Rendement : 0,50% + une prime d’état de 1144 euros tout au plus.

PERP

Parce qu’il faut bien à un moment ou à un autre de sa vie penser à ses beaux jours, le plan d’épargne retraite populaire permet d’épargner pour toucher une sorte de rente quand arrive l’âge de se retirer de la vie active. Ceux qui veulent pouvoir dépenser leur argent pendant qu’ils en ont encore la force peuvent demander un versement immédiat de 20% sur le magot qu’ils ont épargné dans ce cadre.

La souscription ne se fait pas qu’auprès des banques, mais aussi des compagnies d’assurances ou des mutuelles. Chacun y verse ce qu’il veut quand il le veut, sachant que seront déduits les frais de tenue de compte, qui peuvent varier d’un établissement à un autre. Certaines situations permettent de récupérer son argent avant l’heure, comme l’invalidité, la mort de son conjoint, la liquidation judiciaire, le chômage combiné à la fin de ses droits, et le surendettement. Tout comme l’assurance vie, si vous décédez avant de pouvoir récolter les fruits de votre épargne, la rente peut revenir à celui ou celle que vous aurez désigné lors de la souscription. Les montants placés sur son PERP sont déductibles des impôts.

Les niches fiscales

Elles ne sont pas des placements, mais tout comme eux, elles rapportent si on sait les utiliser. Toutefois, on ne peut pas les empiler indéfiniment, des limites étant régulièrement fixées par le législateur. Parmi elles, on peut citer le dispositif Pinel pour l’investissement locatif, le fait de louer un appartement en meublé, d’employer un salarié chez soi, de faire des travaux pour des économies d’énergie dans sa maison, de faire garder ses enfants, de souscrire à une FICP…

Les niches fiscales 2016 ne peuvent pas se cumuler à plus de 10 000 euros, sachant que les sommes placées dans un PERP ou dans le dispositif Madelin n’en font pas partie, tout comme les pensions alimentaires versées, les dons aux associations, les frais de scolarité et le mécénat culturel des entreprises.

Vous avez de quoi épargner, et êtes décidés à le faire ? Bravo ! Reste à choisir la bonne banque

Tous les plafonds et les taux des placements: livrets bancaires (A, Jeune et bleu), LDD (ex-Codevi), PEL, CEL, LEP, PERP, niches fiscales…